Compte tenu de la pluie et le vent qui se sont abattus sur Bretagne, il n'était pas question de prendre la route hier, pas plus que ce matin.
C'est donc baché pour cette année, mais pas pour tout le monde :
Voici un article paru dans le télégramme de ce jour (150807) :
Morbihan
Porcaro. Fidèles à la Madone des motards
On y va pour faire bénir sa moto, afin de conjurer le mauvais sort. À Porcaro, la Madone des motards attire 20.000 pèlerins à la mi-août. Un rendez-vous que Jean-Paul et Marilou Lozé, de Saint-Jean-Brévelay (56), n’ont manqué qu’une seule fois, en 1979. Le couple sur la moto, les deux enfants dans le side-car, ils sont, cette année encore, fidèles à la Madone.
« Au début, on était à peine une cinquantaine à se faire bénir. Aujourd’hui, l’attente est infernale : 20.000 motards dans la file ! Pour passer dans les premiers, il faudrait être sur place à 6 h du matin ». Fidèles du pèlerinage de Porcaro, Jean-Paul et Marilou Lozé regrettent que « ce soit moins convivial qu’avant ». Surtout, « certains viennent plus là dans l’idée de faire la fête ». Ils préfèrent faire l’aller-retour et regagner en soirée leur domicile de Saint-Jean-Brévelay. « Le soir, c’est devenu trop bruyant avec le concert le premier jour. Avant, on y allait pour camper sur place ».
Le drapeau breton et l’ourson porte-bonheur
N’allez pas croire pour autant qu’ils font une infidélité au rassemblement de la mi-août, dont ils n’ont raté que la première édition, en 1979. « Tous les 15 août, c’est automatique. Surtout qu’on habite à seulement 50 km de là. Il y a deux ans, on était en vacances à Angers mais on est revenus juste à temps ». Avec toujours les mêmes rituels : le drapeau breton accroché à l’arrière de la moto. Et le petit ourson porte-bonheur sur le pare-brise du side. Au fil des éditions, la petite commune de Porcaro s’est fait un nom sur la carte routière des motards. De 550 habitants l’hiver, elle concentre 20.000 pèlerins lors de ces deux jours. Un pardon pas comme les autres car les pèlerins y viennent à moto, et non à pied comme à Saint-Jacques de Compostelle.
Des bonbons aux enfants pendant la balade
Le temps fort : la bénédiction des motos, ce matin à partir de 9 h 30. Marilou, elle, retient aussi « le temps de recueil à l’oratoire. C’est poignant, même si ce sont des personnes que l’on ne connaît pas ». Un autre souvenir : « Pendant la balade, les spectateurs nous tapent dans les mains, c’est un rituel. On en profite pour donner des bonbons aux enfants ».
En famille à Porcaro
L’esprit de convivialité et de fraternité n’est pas un vain mot. Au fil des éditions, la famille Lozé a sympathisé avec de nombreux motards, qu’ils retrouvent chaque été à Porcaro. Hier matin, Jean-Paul et Marilou ainsi que les deux enfants, Kévin et Jordan, ont rejoint la petite famille de Bernard, le frère de Marilou. Direction Porcaro. En side-car évidemment. « C’est beaucoup plus convivial que la moto et c’est idéal si on veut rouler en famille ». Et plus pratique : « Par rapport aux enfants, il fallait tout le temps trouver quelqu’un pour les garder. » Le side-car permet aussi à la famille Lozé de participer à des actions humanitaires. « Deux-trois fois par an, des associations nous contactent pour transporter des personnes handicapées pour des balades ». Jean-Paul ne regrette donc pas d’avoir mis au placard sa Suzuki 1.400 cm³, malgré le prix d’achat plus élevé du side-car. 23.000 € « plus un entretien tous les 8.000 km ». À Porcaro, comme tous les ans, ils retrouveront Hubert, le beau-frère qui « vient en voiture de Paris avec la moto dans la remorque. Lui non plus ne rate jamais la Madone ».
« Il y a les bons et les mauvais motards »
Les balades et les vacances du côté de Noirmoutier en side-car, « la remorque attachée », ne seront bientôt plus que de bons souvenirs. Kévin, l’aîné des enfants, passe actuellement son permis de conduire. La première étape avant d’obtenir celui de moto. Fini le scooter, il roulera bientôt en solo. « On leur fait la morale, assurent les parents. Mais quand on est jeune, on est fougueux ». La vitesse excessive n’est pas leur tasse de thé, ni l’alcool « au guidon ». « Il y a les bons et les mauvais motards. Je n’ai jamais compris comment on pouvait prendre de tels risques. Ça donne une mauvaise image des motards », regrette Jean-Paul.
Emmanuel Nen
La bénédiction à 10 h
Aujourd’hui, à 9 h 30, procession et messe. Puis, de 10 h à 12 h, bénédiction des motos : chaque motard, sur son engin, passe devant les prêtres pour recevoir l’eau bénite, gage de la protection de la Madone. À 14 h, balade à moto de 80 km à travers une vingtaine de communes. Pour la première fois, l’arrivée a lieu à Sérent, près de Malestroit. Renseignements : madonedesmotards.com
Jean-Paul et Marilou Lozé sur la moto, Kévin et Jordan, les deux enfants, dans le side-car. Un mode de transport que la famille trouve convivial, idéal pour les balades en famille. (Photo E.N.)